Caroline De Haas et ses petites copines ont virulamment répondu (1) aux signataires de la tribune de Catherine Deneuve et ses petites copines (2). Depuis que politique et économie nous échappent, nous nous concentrons sur le domaine « sociétal » avec une rage légiférante qui n’augure rien de bon.
Les thuriféraires de #meetoo et autres #Balancetonporc semblent n’avoir côtoyé dans leur palpitante existence de bobos conscientisées que des hommes immondes et infréquentables. Et dans un grand mouvement d’amalgames qu’elles dénoncent pourtant sur d’autres sujets, elles considèrent qu’en tout homme il y a un cochon qui sommeille et qu’il convient de castrer fissa. En tout homme bien sûr. Parce que les femmes, elles, n’ont ni pulsion, ni désir, ni fantasmes. Ce sont des blanches colombes qui rêvent d’avoir des enfants à choyer par la simple entremise d’un ange Gabriel asexué.
Et ce que refuse par dessus tout cette joyeuse bande, c’est l’altérité. Enfin… cette altérité-là, parce que dans d’autres domaines, l’accueil de « L’Autre », le respect de sa dignité et de sa différence, c’est le sésame absolu du nouveau monde.
Hé oui, mes petites cocottes, les hommes et les femmes, ce n’est pas pareil. Notre libido n’est pas comparable, et il faut se faire violence parfois, pour enter dans la bulle de l’autre et plus encore pour laisser l’autre pénétrer notre univers douillet. On est à nu, c’est même un peu le principe. On s’étonne, on se vexe, on s’émeut, on se fâche ou l’on sourit. Nous tous, hommes et femmes, avons expérimenté cette peur de l’autre sexe. C’est la peur de l’inconnu et c’est pour la juguler que durant des siècles furent mis au point le savoir-vivre et l’amour courtois, que vous ne semblez maîtriser que très approximativement. C’est cette « bonne éducation », que vous vouez pourtant aux gémonies, qui, justement, contient la bête, chez eux comme chez nous. On nous a distribué une partition, selon l’ADN que contiennent nos cellules, et chacun la joue avec plus ou moins de talent.
Vous considérez le monde comme oppressant parce que patriarcal ? En admettant qu’il le soit, souvenez-vous que tous les biologistes s’accordent sur un point : l’intelligence, c’est d’abord l’adaptation au milieu. Adaptez-vous donc à ce monde fait par et pour les hommes ! Relisez Suétone et rappelez-vous : « Auguste règne sur Rome, et Livie règne sur Auguste ».
Vous n’y croyez pas ? Vous aimez mieux vous lover dans la peur de l’homme, blanc de préférence ? Soit ! Faites à votre guise. Mais de grâce, cessez de collectiviser vos peurs. C’est un sentiment très intime, la peur, et ce qui vous effraye n’effraye par forcément votre voisine. Ou ne l’effraye plus. Peut-être a-t-elle avec bonheur dominé sa peur. Ne figez pas les rôles et ne nous assignez pas à des conditions issues de vos angoisses ou de vos névroses. Ce n’est pas parce que vous n’avez strictement rien compris au jeu subtil de la séduction qu’il faut l’interdire à tous. Nous ne sommes pas un cheptel de gibier perpétuellement convoité par des prédateurs. Les femmes aussi connaissent la violence du désir et la libido impatiente, et même si celle-ci est très éloignée de celle des ces Messieurs, beaucoup d’entre nous veulent être bousculées, parce que la séduction, c’est la déstabilisation. Ne nous imposez pas votre vision binaire et vos certitudes enfantines. Tous et toutes, nous avons dû surmonter cette peur de l’inconnu, pour le meilleur et pour le pire.
Le pire, vous en avez longuement parlé. Votre posture de duègne fait d’ailleurs bien peu de cas des innombrables délurées que vous entendez faire taire et dont le désir gaillardement étalé semble vous faire offense.
Le meilleur, c’est ce monde, le mien, né en Europe, dans l’empire romain, qui a ouvert les portes des gynécées, imposé la mixité et façonné la place de la femme dans l’espace public. Où elle est bousculée, certes, mais avant tout où elle est.
Excellent !
Ça ne m’étonne pas.
Merci ! N’hésite pas à partager, stp !
Enfin de la lumière dans ce débat tellement hypocrite…